jeudi 13 août 2015

Cépages bordelais, à Bordeaux et ailleurs…

L’arrivée des vins du nouveau monde a mis l’accent sur les cépages et, comme Bordeaux est l’icône suprême du monde vinicole, les cépages de cette région bénéficient d’une immense popularité.

Les termes « cépages bordelais » et « assemblage bordelais » sont d’ailleurs très courants aujourd’hui et sont surtout utilisés pour les rouges. Rappelons qu’assemblage est le terme œnologique pour mélange, les vins de Bordeaux regroupant habituellement plusieurs cépages. Les deux cépages rouges les plus populaires en bordelais sont le merlot et le cabernet-sauvignon. Ils sont souvent assemblés avec du cabernet franc, du petit verdot et parfois du malbec. Le merlot mûrit plus rapidement et donne des rouges souples et faciles d’accès. Le cabernet sauvignon produit des vins plus corsés et tanniques. En variant les proportions des cépages, on peut doser le type de vin produit.

On divise traditionnellement le vignoble bordelais selon les deux rives de la Gironde. Sur la rive droite on trouve notamment les régions de Saint-Emilion et Pomerol, et le cépage dominant est le merlot. Médoc et Graves sont sur la rive gauche et là, c’est le terroir de prédilection du cabernet-sauvignon.

Ces cépages sont aussi cultivés ailleurs en France, en Californie, au Chili, en Afrique du Sud mais aussi, comme nous allons le voir plus loin, en Italie et au Canada.

Nous avons parlé de vins de Bordeaux à plusieurs reprises sur ce blogue, mais jamais encore de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux (appelée Premières Côtes de Blaye de 1938 à 2008). Ce vignoble se situe sur la rive droite de la Gironde, exactement en face de la zone d’appellation Médoc. Le Roland La Garde Prestige est le second vin du Château Roland La Garde, appartenant au vigneron Bruno Martin, qui convertit actuellement son vignoble à l’agriculture biologique. J’ai acheté ce vin par curiosité, suite au coup de cœur mentionné dans le nouvel arrivage Cellier de Juillet. J’ai été impressionné par l’équilibre de cette cuvée où le 15% de cabernet sauvignon apporte structure et intensité, le tout demeurant bien fruité et facile à boire. Il a fait l’unanimité des convives avec des tranches de gigot d’agneau grillées sur le barbecue. La preuve qu’il existe encore de très bons rapport qualité-prix dans le bordelais ! Il est doté d’un bouchon de bonne qualité et pourra se conserver encore 4 ou 5 ans en cave.

L’Italie est un autre terroir où les cépages bordelais donnent d’excellents résultats, avec parfois des prix aussi élevés que pour les grands crus du bord de la Gironde, hélas. Comme le précédent, c’est un vin peu présent dans la critique, mais j’ai acheté le Venda Colli Euganei Rosso car j’avais beaucoup aimé d’autres vins de la maison Vignalta. Cet assemblage à 80% de merlot provient de la zone la plus élevée de la petite appellation Colli Euganei, dans la Vénétie. J’ai bien aimé ce rouge moyennement corsé, souple mais avec une bonne intensité et je vous le recommande pour accompagner vos prochains steaks frites (ou burgers frites).

Quand on voit les mots « Grand Vin » sur une étiquette, cela ne veut pas dire grand-chose en général, mais le Grand Vin d’Osoyoos Larose mérite pleinement ce terme. Cet assemblage des 5 cépages rouges bordelais à prédominance de merlot nous provient de la Vallée de l’Okanagan en Colombie Britannique. Le domaine appartient au groupe Taillan, également propriétaire du cru classé bordelais Gruaud Larose, qui apporte son savoir-faire depuis le début du vignoble en 1998. Les derniers millésimes sont moins tanniques que les plus anciens, mais il s’agit néanmoins d’un rouge solide qui mérite un séjour de plusieurs années en cave. Bonne structure, boisé noble, une bonne dose de fruits noirs, difficile à distinguer d’un Bordeaux de la rive gauche de belle facture, indéniablement parmi les meilleurs vins rouges canadiens. Les prochaines années sous la houlette du jeune œnologue Mathieu Mercier sont prometteuses, on vous en reparlera certainement.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Roland La Garde Prestige sur Hippovino (Hipponote 3* $$$ SAQ : 23.30 $) avec liens vers le producteur, la fiche technique et l’agence.

Fiche du Vignalta Venda Colli Euganei Rosso sur Hippovino (Hipponote 3* $$ SAQ : 19.05 $) avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et la critique de Gambero Rosso.

Fiche du Grand Vin d’Osoyoos Larose sur Hippovino (Hipponote 3.5* $$$$$ SAQ : 45 $) avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et  les critiques de Jean Aubry, Yves Mailloux et Marc André Gagnon.


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