jeudi 7 juillet 2016

Quelques vins australiens pour voyager au bout du monde en restant chez soi

Oui, je vous ai peu parlé de l’Australie depuis que ce blogue existe. C’est un peu dommage car c’est quand même le 7ème producteur mondial de vin et le 5ème en nombre de vins disponibles à la SAQ (288 en date d’aujourd’hui). Par contre, son image est souvent associée soit à des vins bon marché, soit à des rouges lourdauds et excessivement confiturés.  Oui, il se produit beaucoup de vin vendu en vrac qui va finir chez nous sous forme de Wallaroo Trail, oui, il se produit aussi des vins réellement excessifs, mais il est dommage de réduire ainsi la production de tout un pays à quelques stéréotypes.

Pensons par exemple à la prestigieuse cuvée Grange de la maison Penfolds. C’est plus qu’un grand vin, c’est devenu une cuvée mythique qui se vend dans la même gamme de prix que des Grands Crus Classés bordelais. Oui, c’est 800 $ la bouteille à la SAQ Signature… Et en plus, si je me fie à la critique de David Cobbold (non, je n’ai pas eu la chance d’en déguster encore), c’est un vin qui donne plus de plaisir que les grands Bordeaux, c’est donc une excellente affaire finalement ! Pour découvrir Peter Gago, patron de l’œnologie chez Penfolds, lire ce très bon article de Nicolas de Rouyn.

Revenons sur terre et à des vins plus proches de notre quotidien. J’achète souvent la cuvée d’entrée de gamme de cette même maison Penfolds, le Koonunga Hill Shiraz -Cabernet. Pas très complexe diront les esprits chagrins, mais remarquablement bien fait et d’une constance remarquable, une qualité très appréciée des consommateurs. Servez-le pour accompagner des hamburgers ou une bavette grillée, tout le monde va l’aimer !

Un autre vin très connu, le Wolf Blass Yellow Label Cabernet-Sauvignon. Là, on est avec une maison qui se spécialise dans le fruit très mûr, l’extraction maximale et le boisé bien présent, bref on ne fait pas dans la dentelle. D’ailleurs, j’ai longtemps boudé cette cuvée que je trouvais excessive. On m’en a servi récemment avec une viande rouge accompagnée de sauce barbecue bien épicée et je dois avouer qu’elle a plutôt bien paru. Wolf Blass a-t-il légèrement calmé ses ardeurs ou était-ce simplement un accord mets-vin parfaitement adapté, probablement un peu des deux…

Le Shiraz Gold Label 2012 de la même maison est d’ailleurs la preuve que, sans être rendue à faire des vins élégants, elle a ajusté quelque peu sa formule. Tout en restant dans le style bien fruité des shiraz australiens, on a un vin riche mais assez bien équilibré, au boisé marqué mais pas écrasant, qui ira très bien avec un magret de canard aux mûres.

Dans les shiraz d’extrême sud bus dernièrement, j’ai beaucoup aimé le Kilikanoon Kavel's Flock 2013. Un vin à la texture très soyeuse, aux côtés fruités et boisés plus délicats que le précédent et qui camoufle bien son 14.5% d’alcool. Il se boit à l’apéro légèrement rafraîchi et il a superbement accompagné un gigot d’agneau.

Si vous aviez des préjugés sur les vins d’Australie, prenez le temps de les revisiter !

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. Le discours sur le terroir est très à la mode en ce moment, on utilise ce mot à toutes les sauces. Que voulez-vous, c’est un terme valorisant, comme disent les gens de marketing. Les vins d’Australie essaient de s’en inspirer en indiquant davantage, bien que souvent en termes plutôt vagues, la provenance de leurs raisins. Mais ne vous y trompez pas, on a encore affaire à des vins d’œnologues, ce qui n’est d’ailleurs pas un péché à mon avis. Les bons winemakers font du bon vin et ils ont tendance à écouter leurs clients, qui s’en plaindrait?




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