mardi 13 mars 2018

10 choses à savoir sur le Lambrusco

Un vin rouge mousseux, c’est rare et intriguant, c’est le Lambrusco qui nous vient de la région de Modène, bien connue pour son vinaigre balsamique et pour être le berceau du producteur automobile mythique Ferrari.


Tout d’abord merci à la Chambre de Commerce Italienne du Canada et au Consorzio Marchio Storico dei Lambruschi Modenesi qui m’ont invité à une dégustation fort instructive de ces effervescents trop peu connus. J’en avais déjà bu en France, qui en importe plusieurs millions de bouteilles sur les 400 millions produites, mais j’avoue que cette dégustation m’a permis de constater tout le chemin parcouru dans ce vignoble durant les dernières années.

Petit tour d’horizon pour les novices du Lambrusco.
  1. Le Lambrusco est donc un vin mousseux italien, produit en rouge ou en rosé, surtout en provenance de la région d’Émilie-Romagne mais aussi un peu de Lombardie.
  2. Le nom Lambrusco fait référence à ce type de vin mousseux, mais aussi à une famille de cépages utilisés pour les produire (il en existe plusieurs variétés, on y revient plus bas) et aux 5 appellations protégées de la région.
  3. Le Lambrusco peut être Secco (sec), Amabile (demi-sec) ou Dolce (doux) selon le niveau de sucre résiduel.
  4. Les bulles sont obtenues le plus souvent par une seconde fermentation en cuve close (méthode Charmat/Martinotti), mais il existe quelques cuvées en méthode traditionnelle (seconde fermentation en bouteille) ou ancestrale (embouteillage avant la fin de la fermentation).
  5. Les cépages principaux sont le Lambrusco Salamino, le Lambrusco di Sorbara, le Lambrusco Reggiano et le Lambrusco Grasparossa di Castelvetro. Il existe aussi quelques variétés peu utilisées ainsi que des cépages additionnels autorisés comme l’Anceletto ou le Fortana.
  6. Les principales appellations contrôlées DOC (Denominazione di Origine Controllata) sont Lambrusco di Sorbara, Lambrusco Grasparossa di Castelvetro, Lambrusco Modena, Lambrusco Salamino di Santa Croce et Lambrusco Reggiano, déterminées par les cépages utilisés et bien sûr les régions de culture de la vigne. On en produit aussi en IGT (Indicazione Geografica Tipica) Emilia, avec plus de liberté pour les assemblages et les provenances.
  7. Les bulles de Lambrusco sont très peu persistantes. Il se forme une belle mousse, souvent crémeuse, lorsqu’on verse dans le verre mais les bulles disparaissent rapidement. On continue néanmoins à percevoir sur la langue le CO2 encore dissout, ce qui donne un effet perlant en bouche, frizzante comme disent les italiens. Il est donc important d’ouvrir la bouteille au dernier moment et de la boire rapidement. On n’en gardera pas au frigo pour le lendemain.
  8. Le Lambrusco est souvent très aromatique, avec un beau nez de fruits rouges ou noirs. Il est toujours bien acide et ceux contenant le cépage grasparossa ont une bonne dose de tanins. Les experts jugent les Secco plus intéressants, mais pour les palais moins expérimentés ou plus sensibles à l’acidité, il peut être préférable de s’apprivoiser avec un Amabile, où le sucre équilibre le côté acide sans édulcorer le tout.
  9. La grande variété des Lambruscos permet toutes sortes d’accords mets-vins. Nous avons fait un repas complet, incluant un plat de viande, et cela fonctionnait très bien avec la cuisine d’Émilie Romagne. Mais à moins de vouloir faire une dégustation thématique sur le Lambrusco, je suggère néanmoins de ne servir du Lambrusco que pour un service, de préférence à l’apéro ou avec les entrées. C’est très bon avec les charcuteries et le Lambrusco rosé est certainement le plus accessible aux palais frileux. Un Lambrusco Amabile bien fruité est aussi un bel accord avec une pâtisserie aux petits fruits.
  10. On peut aujourd’hui parler d’un véritable renouveau du Lambrusco. Les 10 bouteilles dégustées la semaine dernière étaient toutes d’excellente qualité, tout en démontrant un très large éventail de saveurs. Malheureusement, ces cuvées ne sont pas (encore) disponibles à la SAQ, mais cela m’a donné vraiment envie d’aller goûter ce que nous pouvons acheter ici. On en reparle prochainement.



À la bonne vôtre !

Alain P.

Pour lire le point de vue du journaliste européen Hervé Lalau : Réhabilitons le Lambrusco !

Pour celui de mon collègue blogueur Claude Lalonde, alias Vinformateur, qui assistait à la même dégustation que moi : La surprise de l’Émilie Romagne…Le Lambrusco!!



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